Aménagement et extension d'une ancienne maison de vigneron
 
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Dans un hameau pittoresque de la Vallée du Cher, les clients ont acheté cette maison, qui était trop petite et non fonctionnelle pour cette famille de quatre personnes. Ils souhaitaient donc la réaménager et réaliser une extension. Le programme était assez flou, ainsi que le calendrier (aménagement, puis extension dans plusieurs années ?). Il a donc fallu le préciser.

La maison existante comporte un couloir, par lequel on entre et dans lequel est situé un escalier, étroit et très raide, pour lequel il faut trouver une solution. A droite, se situe une cuisine et salle à manger. A gauche, le salon, petit et peu éclairé. L'étage est constitué de trois chambres, une salle de bains et un wc. 
Un appentis récent est accolé à la maison ; il est utile pour profiter de l'extérieur, faire sécher le linge, etc.
La maison est située le  long du coteau en tuffeau, dans lequel sont creusées plusieurs caves et un troglo, réhabilité. A proximité immédiate, appuyé contre le coteau, se situe une dépendance, dont le toit n'existe plus.

C'est un ensemble simple, paysan, mais resté "dans son jus". La maison et la dépendance, entièrement en tuffeau (y compris les pieds de murs et les appuis de fenêtres) ont été construits au 19e siècle ou début 20e siècle. Les caves sont plus anciennes, comme en témoignent certaines ouvertures et notamment une porte avec encadrement chanfreinés (encadrements chanfreinés qu'on retrouve aussi dans des caves des voisins). 
Les clients aimeraient, qu'à terme, la cave voisine devienne une extension de la maison (pièce pour recevoir).

Par ailleurs, dans la maison, l'électricité, vétuste est à refaire, les menuiseries sont à changer, la pierre de tuffeau est altérée à certains endroits, et il y a des remontés d'humidités très localisées. La toiture, quasiment neuve, est en bon état, mais l'isolation sous combles est à revoir entièrement.

Photographies et images de synthèse de l'existant.
Implantation de l'extension

Au vu des demandes, et des problématiques, nous avons proposé de réaliser l'extension en amont des travaux, celle-ci pouvant résoudre un certain nombre de problèmes d'aménagements (escalier et création d'un WC au rdc, notamment).

L'ensemble est situé dans une zone inconstructible. Seules sont autorisées, par le PLU, les extensions de moins de 20% de la surface existante. Par ailleurs, la zone est soumise à un PPR (plan de prévention des risques) mouvement de terrain (caves, coteau), qui imposte un diagnostic et des travaux de confortation, si le diagnostic en prescrit, avant toute construction sur la parcelle.

Au vu de la contrainte de surface imposée par le PLU, et de la volonté des clients d'intégrer la cave à la maison, il a donc été décidé de créer l'extension entre la maison et le coteau, englobant ainsi la surface de la dépendance (qui n'a plus de toit, mais est mentionnée sur le cadastre, et compte donc comme surface bâtie). 

Le projet a donc commencé par une réflexion sur l'implantation de l'extension, en conciliant emprise maximum que l'on pouvait avoir, en fonction des contraintes du PLU, contraintes du lieu, esthétique, intégration dans le paysage, limites de propriété, et potentiel d'aménagement intérieur.

Quelques propositions d'implantation, non retenues
Parti-pris d'implantation

Finalement, il a été fait le choix d'implanter l'extension derrière le mur Ouest de la dépendance. Celui-ci est préservé, afin de conserver la mémoire de sa présence, et créer un dialogue entre la maison, l'extension et la falaise de tuffeau.
Le mur Est de l'extension est parallèle au mur de la dépendance et son implantation se fait en fonction de l'emprise maximum autorisée.

La forme simple de l'extension s'inscrit dans une logique d'intervention douce et dans  l'esprit de l'organisation des bâtiments du hameau multiséculaire

Projet architectural Inspiration du vocabulaire vernaculaire

Le vocabulaire de l'extension se veut volontairement inspiré de l'architecture vernaculaire.

Le bois a été choisi pour plusieurs raisons :
- respect du tuffeau, qui ne supporte pas le ciment (incompatibilité chimique)
- rappel des hangars ou des séchoirs à tabac, en bois, de la vallée du Cher
- dialogue intéressant avec le tuffeau, par la couleur, mais aussi le caractère modulaire, ce qui permet à l'extension d'exister par elle-même, tout en s'intégrant au lieu.

Côté jardin, au rez-de-chaussée, une baie s'ouvre sur toute la largeur située entre la maison et la dépendance.
A l'étage, des lames réinterprètent les lames des hangars en bois et des séchoirs à tabacs, forment un dialogue avec le tuffeau et filtre la lumière (chambre et bureau).
Le bardage est posé horizontalement, afin d'équilibrer l'extension, peu large, et casser la présence des deux verticales très proches, créées par le mur de la maison et celui de la dépendance, ainsi que les verticales des fenêtres et de la porte-fenêtre de l'extention.

Image de synthèse.
Côté limite de propriété, une petite courette est créée. Celle-ci permet à l'extension de bénéficier d'une double orientation lumineuse. Cette cour, intime, devient un petit espace de vie, avec plantation de quelques végétaux.

Elle est également accessible par l'extérieur par un petit escalier (sol en pente et courette de plain-pied avec l'extension). La terrasse et les marches sont en bois, comme l'extension.
Un mur est créé, afin de préserver le droit des tiers (ouverture à moins de trois mètres de la limite de propriété). Celui-ci est conçu, tant dans sa forme de dans les matériaux (réutilisation des pierres de la dépendance) dans le but de rappeler les parapets des escaliers traditionnels montants aux greniers de maisons ou sur le coteau (un se situe à moins d'une centaine de mètres).

A l'étage, des brises-vues en bois, permettent de faire entrer la lumière sans permettre une vue de l'intérieur de la maison chez les voisins (droit des tiers). Ils sont créés dans la continuité du bardage, afin de cacher la présence de ces fenêtres dans le but de rester en cohérence avec la maison qui ne comporte pas de fenêtres à l'étage.

Le bardage est posé verticalement, afin de casser l'horizontalité créé par l'assise des pierres de taille et la corniche du toit de la maison, l'horizontalité du muret, et la longueur de l'ensemble du bâtiment avec extension.

Image de synthèse.
Aménagement intérieur.

Pour des raisons de coûts, la structure du bâtiment existant est modifiée au minimum et l'implantation des pièces d'eau se fait en fonction de l'existant.

Au rez-de chaussée, la cuisine / salle à manger reste au même endroit et fermée sur les autres pièces de vie, conformément aux souhaits de la famille.

A l'emplacement du salon est créé une pièce d'activité pour les enfants (jeux, dessin, devoirs), de grands rangements, ainsi qu'un wc et une buanderie. L'espace est conçu pour être reconverti en chambre d'appoint + salle de bains pour palier d'éventuels aléas de la vie.
A l'entrée se situe une penderie qui manque aujourd'hui. 

Le salon est aménagé dans l'extension et bénéficie d'une double orientation lumineuse et des accès sur l'extérieur.

A l'étage de l'extension se situe la chambre des parents, qui sert aussi de bureau, conformément aux souhaits du couple.

Dans les combles de l'existant, se trouvent les deux chambres des enfants, qui sont agrandies, un wc indépendant, la salle de bain des enfants et celle de la suite parentale.
Un espace commun peut servir pour faire dormir des amis et/ou ranger des jeux, vêtements, pour les enfants. 

Plan du rez-de-chaussée.
Plan du premier étage.
L'escalier a été conçu comme une hybridation entre un escalier eu un meuble de rangement, pour palier au manque de possibilités de rangements de la pièce, et devient un élément structurant de l'espace. Etant donné la taille contrainte de la pièce, il a fallu réaliser un escalier assez aérien. Les rangements ont donc été implantés en partie basse uniquement. 
Image de synthèse de l'escalier, pièce maîtresse du salon. 
Image de synthèse de la pièce pour les enfants (sélection de 2 propositions). 
Image de synthèse de la chambre parentale pour principe d'aménagement, sans les matériaux (proposition retenue). 
Plan des façades pour le permis de construire. 
Plan de la façade Ouest, étant existant. 
Plan de la façade Ouest, étant projeté. 
Plan de la façade Est, étant existant. 
Plan de la façade Est, étant projeté. 
Plan de la façade Est, étant projeté, coupe sur terrasse. 
Plan de la façade Sud, état existant. 
Plan de la façade Sud, état projeté. 
 © 2020 - oxygene / Nicolas Viault